assemblée générale 2020
La pandémie actuelle a bien sûr déjoué tous nos projets de voyage d’étude, de visites et du colloque international sur les têtes coupées. C’est peu de chose face aux drames humains et socio-économiques qu’elle engendre, mais il n’empêche que nous espérons des jours meilleurs qui nous permettrons de les reprogrammer.
L’impossibilité d’imprimer un bulletin, de le poster et surtout d’y annoncer une première reprogrammation explique le retard de celui-ci. Maintenant, en dépit des difficultés de l’époque, il a été décidé par le comité de direction de procéder à une ”Assemblée” Générale selon une forme inédite, mais en accord avec les nécessités du moment.
Elle se tiendra le samedi 6 juin et de façon numérique.
Son ordre du jour comprendra les rapports sur l’exercice écoulé et leur approbation, l’élection et le renouvellement des mandats du conseil d’administration et l’élaboration d’un programme pour l’exercice prochain.
L’assemblée sera précédée d’une conférence de notre président, Eugène Warmenbol : Le dernier prince : la découverte de Lavau, Troyes, Aube), les Celtes et la Méditerranée au début du cinquième siècle avant notre ère, dont le résumé est publié ci-dessous dans le présent bulletin).
*14H conférence
*14H50 échanges entre le conférencier et les auditeurs
*15H15 Assemblée Générale
La présente vaut convocation pour tous les membres effectifs de la société.
Notre prochaine assemblée générale, ce samedi 6 juin 2020, se déroulera exclusivement en visioconférence. Nous avons choisi l'application Zoom.us pour sa facilité de mise en œuvre et sa convivialité.
L'usage gratuit de l'application, limitant le temps des réunions à 40mn, nous oblige à sectionner notre rencontre en 3 moments : la conférence, l'échange avec le conférencier et l'assemblée générale.
Afin de faciliter votre connexion, je vous recommande d'installer l'application de visioconférence Zoom bien avant le 6 juin 2020.
? Pour télécharger l'application Zoom : https://zoom.us/download#client_4meeting
? Un tutoriel vidéo pour se connecter : https://support.zoom.us/hc/fr/articles/201362193-Comment-rejoindre-une-r%C3%A9union-
Réunion Zoom 1 : Visioconférence du professeur E. Warmenbol "Le dernier prince?? La découverte de Lavau..."
Heure : samedi 6 juin 2020 14h00
Participer à la réunion Zoom
https://us04web.zoom.us/j/2770232097?pwd=SllqVThxQmV6S2N5dDg5TkNlZWN3QT09
ID de réunion : 277 023 2097
Mot de passe : SBEC
Réunion Zoom 2 : Visioconférence du professeur E. Warmenbol - Échanges avec le public
Heure : samedi 6 juin 2020 14h40
Participer à la réunion Zoom
https://us04web.zoom.us/j/2770232097?pwd=SllqVThxQmV6S2N5dDg5TkNlZWN3QT09
ID de réunion : 277 023 2097
Mot de passe : SBEC
Réunion Zoom 3 : Assemblée Générale de la SBEC
Heure : samedi 6 juin 2020 15h20
Participer à la réunion Zoom
https://us04web.zoom.us/j/2770232097?pwd=WEZjcGRyOVpldWdDR1hFbWRRb3c4Zz09
ID de réunion : 277 023 2097
Mot de passe : AGSBEC
Si vous rencontrez des problèmes d'installation, vous pouvez me contacter en m'envoyant un courriel à l'adresse
in memoriam
donatien laurent
1935-2020
Nous avons la douleur et la tristesse de vous annoncer le décès du professeur Donatien Laurent, membre d’honneur de notre société depuis 1998, dans la nuit du 24 au 25 mars 2020.
Suite à un grave accident qui le plonge dix-huit jours dans le coma, Donatien prend la vraie mesure de l'importance de sa vie et décide d’arrêter les études de droit, suggérées par ses parents, pour l’ethnologie, et s’inscrit à la licence libre créée par André Leroi-Gourhan. Il participe de 1964 à 1965 à l’enquête pluridisciplinaire de Plozévet, où il rencontre l’historienne Françoise Prigent, qui deviendra son épouse. Stagiaire au CNRS en 1966 il est affecté au Centre d’Ethnologie Française du Musée National des Arts et Traditions Populaires (MNATP) à Paris, où il travaille sous la direction de Georges-Henri Rivière et du spécialiste des danses Jean-Michel Guilcher. Devenu attaché de recherche en 1967 il poursuit ses recherches d’ethnographie sur le terrain breton. Il soutient sa thèse de doctorat d’Etat, le 16 janvier 1975 sous la direction d’André Leroi-Gourhan, sur «?La Villemarqué collecteur de chants populaires. Études des sources du premier Barzaz-Breiz à partir des originaux de collecte (1833-1840)?».
Dès 1963 il s'est donné pour mission la recherche des fameux carnets de collecte disparus de l’auteur du Barzaz-Breiz, accusé par les lettrés bretonnants d’avoir inventé plusieurs chants de sa collecte. Le titre de sa thèse indique bien qu’il s’est intéressé à l’activité du collecteur plus qu’à l’authenticité des textes publiés, mettant fin à la «?querelle du Barzaz-Breiz?».
Toute sa vie Donatien Laurent va jeter des ponts entre les études historiques et ethnologiques, démontrant l’importance historique des témoignages oraux et encourageant plusieurs historiens dans cette voie (Jacques Le Goff, Roger Dupuy, Alain Croix… et plus récemment Eva Guillorel). Il a publié plusieurs études de cas qui font désormais école, comme les gwerziou (complaintes bretonnes) de Louis Le Ravallec [meurtre], Enori et le roi de Brest, de Penmarc'h [naufrage], La reédition du Foudroyant en 1758…
Il est nommé directeur de recherche en 1985, et directeur du CRBC (Centre de Recherche Bretonne et Celtique) à Brest de 1985 à 1999. Ses deux domaines de prédilection tout au long de sa carrière ont été la littérature orale d’expression bretonne et la mesure du temps chez les populations de langue celtique (calendrier celtique, le calendrier de Coligny, la Grande Troménie de Locronan, etc.).
C’est la lecture de son ouvrage coécrit avec Michel Treguer "1996, La Nuit celtique, Rennes : Terres de Brumes/PUR", qui nous a fait découvrir ses travaux d’ethno-histoire sur le rituel sexennal de la Grande Troménie de Locronan, aux origines préchrétiennes selon ses conclusions. Il fut un professeur passionné par ses champs de recherches, exigeant sur les méthodes de travail, oublieux des contraintes, doué des qua-lités du conteur quand il lui fallait retransmettre le résultat de ses longues recherches.
Il était invité régulièrement à l’étranger pour présenter ses travaux. La SBEC l’avait accueilli en 1998 pour évoquer ses travaux sur le calendrier celtique et le rituel sexennal de la Grande Troménie de Locronan. Par l'importance de l'héritage scientifique qu'il nous a légué, il laissera derrière lui un souvenir impérissable à toutes celles et à tous ceux qui l’ont connu, élèves, collègues et amis.
Son proche ami Michel Tréguer a évoqué plus en détail son histoire familiale et personnelle. Voir : http://www.pur-editions.fr/couvertures/1238059383_doc.pdf
Son collègue de recherche Fanch Postic, a retracé son long combat pour la réhabilitation de La Villemarqué. Voir : https://www.univ-brest.fr/digitalAssets/88/88096_Donatien-Laurent-et-le-Barzas-Breiz-29-02-2020.pdf
J. Hascoët
koppensnellen bij de kelten
Pqs verschenen qrtikel in Cambrige boek over gezeld . heet koppensnellen bij de Kelten, door Jqn Armit (hier enkel de résumé).
C. Jengember
The ritualisation of violence in Iron Age Europe has long been seen through the distorting lens of classical literary sources. Signs of perimortem trauma and the complex processing of human remains have typically been seen as evidence for Druidic sacrifice or the ‘Celtic cult of the head’. This chapter presents a more anthropological perspective, drawing analogies with societies documented through the ethnographic literature. Evidence for ritualised killing in the Iron Age comes from bodies found preserved in peat bogs, who suffered extremely violent deaths. Similarly, complex killings are represented by skeletal evidence from archaeological sites ranging from small settlements to large religious complexes. Despite differences in scale, similar cosmological principles underlie these sorts of practices across the Continent. Particularly common is a concern with the removal, curation and display of the human head; rather than representing a singular ‘cult of the head’, however, headhunting was a complex and recurrent practice that altered its character and meaning through time. The ritualisation of warfare is also implicit in the design of major hill forts and oppida. Overall, the archaeological evidence suggests that ritualised violence was a core element of the religious and cosmological beliefs that underpinned social relations in Iron Age Europe.
-
By Ian Armit
? The Cambridge World History of Violence, Edited by Garrett G. Fagan, Pennsylvania State University, Linda Fibiger, University of Edinburgh, Mark Hudson, Max-Planck-Institut für Menschheitsgeschichte, Germany, Matthew Trundle, University of Auckland
? Publisher: Cambridge University Press
? DOI: https://doi.org/10.1017/9781316341247.023
? pp 441-459
mythes et légendes des Celtes insulaires
C’est une autre journée d’étude alléchante qu’organiseront le 6 novembre prochain David Stifter et Frédéric Armao à l’Université Savoie-Mont Blanc de Chambéry.
Elle sera en effet consacrée aux mythes et légendes mythologiques des Celtes insulaires de Grande-Bretagne, d’Irlande et de l’île de Man.
Un appel aux communications vient d’être lancé et le programme définitif sera fixé en fonction des réponses reçues. Nous l’annoncerons, ainsi que les conditions de participation, dès qu’il nous aura été communiqué.
le dernier prince ?
Les fouilles exemplaires menées en 2015 par Bastien Dubuis et Emilie Millet (INRAP) à Lavaux (”ZAC du Moutot”) non loin de Troyes, ont révélé une sépulture princière des années 480/460 avant notre ère, d’une richesse exceptionnelle. Elle contenait, comme bien d’autres du genre, des importations méditerranéennes, tout particulièrement de la vaisselle pour le banquet (funéraire). Un grand bassin étrusque, une oenochoé attique à figures noires, ainsi qu’une oenochoé en bronze des côtes ioniennes ne constituent qu’une partie de cette vaisselle. Le défunt, déposé sur un char à deux roues, contrairement à ses ”prédécesseurs” (comme le Prince d’Apremont) qui se trouvaient sur des chars à quatre roues, était paré d’un torque et de deux bracelets en or. Les comparaisons avec les dernières sépultures ” princières” du Bade-Würtemberg (celle de Klein Aspergle) ou de Bourgogne (celle de Vix) sont particulièrement révélatrices. La sépulture, mais aussi son environnement, témoignent des changements profonds que la société celte connaît à la transition entre Hallstatt et La Tène. A cette époque, par ailleurs, les rapports de force entre Grèce et Italie, entre Orient et Occident sont en mutation profonde également. Ce qui n’est pas sans conséquences dans le monde celte.
E. Warmenbol
note de lecture
CHEVAUCHÉE DES CELTES, YORAN EMBANNER : FOUESNANT, 2019, 17 X 24 CM., 352 P., ISBN 978-2-36747-068-9, 58 €
Les Amis des Études Celtiques viennent de faire paraître un volume de Mélanges en l’honneur de Venceslas Kruta, sous le titre La chevauchée des Celtes, en référence à un excellent article que François Dufay avait consacré à Venceslas Kruta dans la revue L’Histoire (n° 253, avril 2001, p. 30-31). L’ouvrage s’ouvre sur une bibliographie de 22 pages qui totalise plus de 300 références. Les deux premières contributions, sous la plume de Jean-Jacques Charpy et d’Ermanno A. Arslan, relatent leur relation avec Venceslas Kruta.
Comme son titre l’indique, la contribution suivante de Martin Almagro-Gorbea, «?L’héroïsation dans la Hispania Celtica : archéologie, iconographie, mythologie?» s’intéresse à la figure du héros celte en Espagne à travers l’archéologie, l’iconographie et la mythologie. La figure du héros équin est particulièrement mise en valeur, surtout quand on sait l’importance du cheval dans la culture celtique.
La contribution suivante, sous la plume d’Elio Antonello, «?Il cielo del lontano passato?» (Le ciel du passé lointain) permet de restituer le ciel du passé lointain, y compris à l’époque du Paléolithique, grâce à l’apport de l’informatique. L’auteur a choisi de prendre comme exemple le cas de la constellation de la Grande Ourse telle qu’elle était visible dans un passé lointain. On regrettera que ce texte très intéressant soit rédigé en italien et que son contenu ne puisse être apprécié à sa juste valeur par les personnes qui ne pratiquent pas cette langue. Tout efois, un bref résumé en français donne un aperçu de son contenu.
Dans sa contribution, Jan Bouzek étudie le rôle et la place des chevaux chez les Celtes de l’Est, en particulier chez les Grecs, les Cimmériens, les Thraces, les Scythes et les Sarmates.
De son côté, Silvia Cernuti émet l’hypothèse d’une représentation possible d’un cheval par les peuples de l’Antiquité à partir de la constellation de la Grande Ourse associée à celle du Lynx.
Jean-Jacques Charpy offre une intéressante étude consacrée à la nécropole de Cernay-lès-Reims «?Les Barmonts?», dans la Marne, en reprenant des travaux antérieurs et en y ajoutant le fruit de ses propres investigations.
Nathalie Ginoux s’intéresse plus particulièrement au torque de Léry, dans l’Eure, et à des parures annulaires à extrémités zoomorphes de la fin du deuxième Age du Fer.
À partir de l’ornementation de la cruche celte de Brno dont Venceslas Kruta avait proposé une interprétation liée aux deux grandes saisons de l’année celtique, Jean Haudry tente de replacer cette ornementation dans le cadre plus général de la tradition indo-européenne.
Pour sa part, Philippe Jouët s’est penché sur dix énigmes tirées de la littérature celtique qu’il éclaire avec le talent et l’érudition qui le caractérisent. Comme il serait trop long de les détailler, on retiendra particulièrement le thème du feu?; du serpent cornu?; du cycle du Soleil?; du cycle du Ciel-diurne?; les divinités Sucellus, Nantosuelta et Dis Pater?; l’image du gnomon lié à l’être céleste venu en Irlande, Trefhuilngid Treochaire?; une étude relative au triscèle et à des monnaies qui associent le Soleil et la Lune?; Lug et la posture rituelle de la grue à la Seconde Bataille de Mag Tured.
À travers sa contribution, Jacques Lacroix relève plusieurs toponymes frontaliers qui incluent des noms de divinités celtiques, mais comme il l’indique (p. 180), cette étude est loin d’avoir épuisée le sujet.
La contribution de Gérard Poitrenaud est une synthèse sur le thème de la chasse sauvage et ses représentations de chariots à travers le monde celtique.
La contribution suivante, rédigée en allemand, sous la plume de Peter C. Ramsl et Martin Fera, s’intéresse à la tombe laténienne d’un guerrier de Grabelsdorf/Grabalja, en Carinthie.
Pour sa part, Yves Vadé s’intéresse à l’organisation symbo-lique de l’espace celtique et montre que pour les Celtes, le sombre (la nuit) précède le clair (le jour) à la différence d’autres cultures. La priorité donnée à la nuit l’amène à étudier au préalable le monde souterrain et le monde sub-aquatique. L’aspect diurne est représenté par le dieu Lug et des étoiles ou des constellations qui reflètent l’alliance du terrestre et du céleste et donnent lieu à différents repérages.
Dans une contribution pertinente, Philippe Walter met en évidence les références celtiques dans le lai de Doon qui semblent avoir échappé à certains médiévistes.
Enfin la dernière contribution, la plus longue du recueil, sous la plume d’Ermanno A. Arslan, traite des Laevi et des Statielli, deux peuples celto-ligures cispadans, entre le Pô et le Tessin, dans le bassin du torrent Arquata. L’auteur montre qu’il s’agit là de deux cas de laténisation inachevée. On regrettera que ce long article soit rédigé en italien et qu’il restera donc inaccessible à des lecteurs qui ne pratiquent pas cette langue.
L’ouvrage se termine par un entretien de Jean-Jacques Charpy avec Venceslas Kruta sur des questions relatives à l’art celtique. Ce recueil est un magnifique hommage à Venceslas Kruta pour ses 80 ans et ravira tous ceux qui ont suivi son parcours depuis les année ’60 et permettra à ceux qui ne le connaissent pas de le découvrir.
F. Kurzawa